Bouilloires thermiques : quand nos logements deviennent des fours en été

Alors que les températures estivales s’envolent en France, une expression revient avec insistance : celle de bouilloires thermiques. Derrière cette formule imagée se cache une réalité de plus en plus fréquente : des logements anciens ou mal isolés qui surchauffent dès que le thermomètre grimpe. Le phénomène est tel qu’une réflexion législative est désormais en cours, avec des implications concrètes pour les propriétaires et les locataires.

L’expression désigne un logement qui accumule et retient excessivement la chaleur en période estivale. Il peut faire plus de 30°C à l’intérieur même la nuit, rendant la vie quotidienne difficile, voire dangereuse pour les plus fragiles (personnes âgées, nourrissons, malades chroniques).

Les causes sont multiples :
Isolation thermique inexistante ou obsolète.
Absence de protections solaires (volets, stores, végétation).
Mauvaise orientation ou mauvaise ventilation.
Toitures ou murs mal conçus ou exposés plein sud sans inertie thermique.

Selon l’Ademe, environ 20 % des logements français seraient concernés par une surchauffe estivale problématique.

⚖️ Une législation en cours d’évolution pour faire face aux bouilloires thermiques

transaction immobilière, bouilloires thermiques logements chaleur canicule, législationFace à la recrudescence des vagues de chaleur, la lutte contre les logements énergivores ne se limite plus au froid hivernal. Le ministère de la Transition écologique a confirmé en juin 2025 qu’il envisage d’intégrer la notion de « confort d’été » dans la définition des passoires thermiques.

👉 Ainsi, à partir de janvier 2030, certains logements trop chauds l’été pourraient être interdits à la location, comme c’est déjà le cas pour les passoires énergétiques classées G ou F au DPE. Cela concernerait potentiellement plusieurs centaines de milliers de logements, notamment dans le sud de la France ou en zones urbaines denses.

Une proposition de loi transpartisane, dite « Zéro logement bouilloire », portée par 7 groupes parlementaires et la Fondation pour le logement des défavorisés, doit être déposée à l’été 2025.

Principales mesures :

Mesure envisagéeÉchéanceImpact
Intégration du confort d’été dans le DPEDès 2026Ajustement des notes DPE selon la surchauffe estivale
Interdiction de louer les logements jugés « bouilloires thermiques »À partir de 2030Impact majeur pour propriétaires bailleurs
Extension des aides à la rénovation pour le confort d’été2025–2027MaPrimeRénov’ et dispositifs locaux bonifiés

Ces mesures couvrent l’analyse du logement, les obligations normatives, et la facilitation des adaptations pratiques.

🧑‍🤝‍🧑 Chiffres récents et témoignages de locataires et propriétaires

transaction immobilière, bouilloires thermiques logements chaleur canicule, témoignagesChiffres récents, l’ampleur du phénomène :

1 logement sur 3 serait aujourd’hui une bouilloire thermique.
42 % des Français ont souffert de la chaleur chez eux en 2024.
3 700 décès liés à la chaleur en 2024.
Seulement 20 % des logements présentent un confort d’été « bon » dans le DPE.
Les jeunes (< 25 ans) seraient particulièrement touchés : 71 % signalent des inconforts thermiques estivaux.

Témoignages : un quotidien à 30 °C à l’intérieur

Marie, locataire à Marseille : « Même la nuit, il fait 28 °C à l’intérieur… et je n’arrive pas à dormir sans ventilateur. » (Source : France 3 Provence)

Jean, propriétaire en zone urbaine : « J’ai compté 40 °C dans mon grenier… le ventilateur ne suffit pas. Je pense même revendre, c’est insupportable. » (Source : Forum immobilier)

Sarah, micro-locataire à Toulouse : « On finit dans le salon pour dormir, ou chez des amis. L’été, chez nous, c’est une fournaise. » (Source : Réseaux sociaux)

Ces témoignages montrent que la situation n’est pas isolée et dépasse largement le simple inconfort.

🏠 Le DPE et la prise en compte du confort d’été

transaction immobilière, bouilloires thermiques logements chaleur canicule, dpeLe diagnostic de performance énergétique (DPE) a été récemment mis à jour. Depuis 2024, il prend davantage en compte le confort d’été pour refléter la capacité d’un logement à rester vivable lors des fortes chaleurs.

Ce critère influe désormais sur la note globale du DPE, et peut peser sur :

La mise en location.

L’attractivité d’un bien sur le marché.

Les obligations de travaux à venir.

🔎 À noter : un logement classé C en hiver peut être déclassé à D ou E si le confort d’été est très mauvais.

🌶️ Bouilloires thermiques : impact et initiatives locales au Pays basque

transaction immobilière, bouilloires thermiques logements chaleur canicule, Saint-Jean-Pied-de-Port, pays basqueAu Pays basque, les vagues de chaleur sont plus fréquentes et longues. De nombreux logements anciens, notamment dans les centres historiques de Bayonne, Biarritz ou Saint-Jean-Pied-de-Port, ont une faible inertie thermique.

Selon une enquête menée par l’agglomération de la CAPB (Communauté d’Agglomération du Pays Basque), près de 30 % des logements construits avant 1975 sont mal adaptés aux nouvelles chaleurs estivales.

Les conséquences sur le marché sont notables :

Diminution de l’intérêt pour les biens sans isolation ou sans extérieurs végétalisés.
Renforcement de la valeur des biens rénovés ou équipés en solutions de confort d’été (volets, brise-soleil, végétalisation, etc.).
Hausse des demandes d’expertise thermique lors des ventes.

En parallèle, la Communauté d’Agglomération du Pays Basque soutient activement la rénovation énergétique avec un axe « confort d’été » renforcé :

Un dispositif d’accompagnement gratuit « Coach Rénov’ » pour les propriétaires
Des aides bonifiées pour l’isolation des toitures et façades plein sud.
Un programme pilote de végétalisation de façades dans le centre de Bayonne.

Des communes comme Biarritz ou Urrugne expérimentent également des incitations à la végétalisation en cœur de ville.

🛠️ Solutions techniques pour éviter les "salles de cuisson"

💡 De nombreuses solutions existent pour améliorer le confort d’été dans nos logements, et éviter qu’ils ne se transforment en véritables “salles de cuisson”. Voici un aperçu des principales techniques, leur efficacité, leur coût estimé et les aides disponibles :

SolutionEfficacitéCoût estiméAides possibles
Volets roulants ou battants🌞🌞🌞200–500 € / fenêtreMaPrimeRénov’ (partielle)
Brise-soleil orientables (BSO)🌞🌞🌞🌞300–700 € / fenêtreCrédit d’impôt / collectivités
Isolation des combles🌞🌞🌞🌞🌞20–60 €/m²MaPrimeRénov’ / Anah
Isolation des murs extérieurs🌞🌞🌞🌞80–120 €/m²MaPrimeRénov’ / éco-PTZ
Végétalisation de façade / toiture🌞🌞🌞150–300 €/m²Aides locales CAPB / Région
Ventilation naturelle traversante🌞🌞🌞🌞Variable selon bâtiÀ intégrer en rénovation globale
Clim éco-efficace (PAC air-air)🌞🌞🌞🌞🌞1 500–4 000 €Éco-PTZ / MaPrimeRénov’ sous condition

🎯 Les bouilloires thermiques, en bref...

Les bouilloires thermiques ne sont plus une image exagérée : elles incarnent un véritable défi de santé publique, de justice sociale et d’adaptation du parc immobilier au climat de demain. Leur prise en compte s’impose désormais comme une priorité nationale et locale.

En résumé :

• 5 millions de logements seraient concernés en France, selon le ministère de la Transition écologique.
Un critère de confort d’été pourrait être intégré au DPE dès 2026.
Une interdiction de mise en location est envisagée pour 2030 pour les logements les plus exposés.
Au Pays basque, près d’un logement sur trois construit avant 1975 est potentiellement concerné, et la CAPB multiplie les aides et dispositifs d’accompagnement.
Des solutions existent, allant des simples protections solaires aux rénovations globales, avec des aides publiques mobilisables.

👉 Propriétaires, locataires, collectivités : chacun a un rôle à jouer pour anticiper ces changements et rendre nos logements vivables même sous 40 °C.

🙏 Merci pour votre lecture !
Comme toujours, je reste à votre écoute pour échanger sur votre projet immobilier.

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